Déserteurs


Il y a peu de chansons qui prônent la désertion de ces armées de robots, tueurs de vingt ans, petits soldats aux ordres, semant la mort en rangs serrés. Très peu. Et celles qui ont traversé les âges pour venir nous offrir l’espoir, l’amour et la fraternité ont une valeur inestimable.

Néanmoins, le site antiwarsongs.org, auquel nous faisons régulièrement référence, en a recensé 218, de par le monde.  A consulter absolument, sur cette page :

https://www.antiwarsongs.org/categoria.php?id=6&lang=fr

Marc Ogeret, dans son album Chansons « Contre », en 1988, chante J’avions reçu commandement, une chanson anonyme, probablement du XVIIIème siècle. Celle-ci nous éclaire sur l’expression « tirer au flanc », qu’on retrouvera chez les soldats qui, lors des innombrables et sanglantes batailles napoléoniennes, ne voulaient pas jouer aux héros et (se) tiraient vers les côtés, les flancs, pour échapper au massacre. La chanson, sur un ton humoristique, met en exergue la saine peur de cet homme de mourir bêtement, pour des intérêts qui ne sont pas les siens.

Dans le même album, il y a une autre chanson très intéressante, anonyme et probablement du XVIIIème elle aussi, Le déserteur, dans laquelle on compatit avec un conscrit pour qui « N’y a pas de gendarmerie ni de drapeau/Qui vaille l’amour de ma mie. » Un être humain, un vrai, un homme !

Qui n’hésite pas à déserter pour aller vivre avec son amour plutôt que de massacrer (ou se faire massacrer par) d’autres garçons de son âge… et se défendre, les armes à la main : « Il a tiré sur les gendarmes de son pays/Il a tué sans une larme ses ennemis. »

Légitime défense de la vie. Les gendarmes ne sont pas des gens comme les autres. Leur déshumanisation quasi complète leur fait faire des saloperies, à longueur de siècles, que nous subissons. Il ne faut pas s’étonner quand parfois, rarement, nous rendons les coups. En tout cas, il est difficile de ne pas être de cœur avec ce courageux déserteur.

Une chanson, anonyme également, qui date de 1810, connue comme Le Conscrit de 1810 ou Le Conscrit du Languedo ou Le Départ du conscrit, dont il existe plusieurs versions, évoque la terrible épreuve du tirage au sort qui allait décider qui allait partir à la guerre et qui rester au village : « Ils nous font tirer au sort/Pour nous conduire à la mort ! »

C’est de là que vient l’expression « être un mauvais numéro » si tu tombais sur le mauvais chiffre ! Il faut savoir que les riches achetaient systématiquement leur « bon numéro » aux malchanceux pour sauvegarder leur précieux lardon. Vous avez dit lutte de classe ? Cette pratique macabre a duré jusqu’en 14-18. Ecoutons l’interprétation que nous ont proposée les Francs Garçons, en 1968 :

Dans l’album de Marc Ogeret, il y a entre autre Les conscrits insoumis, anonyme elle aussi, qui date du début du 20ème siècle. Réquisitoire plus développé politiquement et d’obédience anarchiste, celle-ci reste un monument de rejet de la société de l’argent et tout ce qui va avec. Le passage à l’armée « où l’on cherche à nous abrutir » est clairement perçu comme une domestication au service de la classe dominante et ses desseins nauséabonds : « Les soldats répriment la grève/Et font du tort aux travailleurs/Et quand le peuple se soulève/On en fait de bons fusilleurs. »

Excellente compréhension également des guerres contre les humains et non pays contre pays : « Que nous font les luttes guerrières/Des affameurs de tous pays ?/Nous ne voulons plus de frontières. »

On pourrait continuer longtemps l’analyse de cette vigoureuse chanson tant elle se situe sur le fil de la révolution. Nous pensons à Libertad qui avait la même profondeur d’analyse contre ce monde. Voir 14-18 : A bas toutes les guerres ! dans la rubrique Divers.

Le livre très fouillé d’Agnès van Parys, Les déserteurs (Balland, 1971), développe ce thème de la désertion de façon exhaustive. Une vraie mine.

Une chanson, anonyme du 18ème siècle, avait montré la voie, Le soldat mécontent. Là aussi, un gars tue ses propres officiers, sans remords ! « Mon capitaine j’ai tué/Mon lieutenant et mon sergent sans doute. » Certainement écrite et chantée en cachette, cette chanson a traversé trois siècles pour nous parvenir. Grâce à notre tradition d’oralité, la mémoire n’est pas morte de nos résistances passées.

Pendant longtemps les chants étaient créés collectivement. C’est avec l’imposition de l’Individu, aux alentours du 17ème siècle, qu’on a accolé un nom à une chanson.

Ecoutons la version de Marc Robine :

Il existe une chanson, dont nous ne connaissons pas l’air, La chanson du déserteur, anonyme bien sûr, qui développe le même thème que celles traitées plus haut. Des deux premiers vers « Je me suis t’engagé/pour l’amour d’une blonde », faut-il comprendre qu’il comptait sur la solde pour se mettre en ménage ? Les pauvres n’ont pas beaucoup le choix. Et puis l’horreur de la vie de caserne et des batailles l’ont fait prendre une décision radicale, assumée jusqu’au bout. Ses collègues, plus timorés, le fusilleront ! Voir paroles ci-dessous.

Dans la chanson Le Déserteur que chante Malicorne, en 1976, c’est plutôt cette dimension répressive qui est mise en avant, ainsi que Désertion, de Gilles Servat en 1996, ou la surprenante Du pain aux oiseaux, de Jean Yanne, en 1957… que nous traitons à part dans la rubrique Analyses.

Enfin, nous arrivons à la fameuse chanson Le déserteur de Boris Vian. Publiée le jour de la victoire de Dien Bien Phu, en mai 1954, elle créera tout de suite un scandale avec son dernier couplet : « Si vous me poursuivez/Prévenez vos gendarmes/Que j’emporte des armes/Et que je sais tirer. »

Mouloudji acceptera de la chanter avec quelques adoucissements, dont la fin, qui deviendra « Que je n’aurai pas d’arme/Et qu’ils pourront tirer. » Il faut dire qu’on était en pleine guerre d’Algérie, dont Mouloudji est originaire !

La chanson sera évidemment censurée (même sous Sarkozy) et quand, plus tard, Boris Vian l’a chantée, il n’était pas rare que les paras viennent perturber les concerts.

Tout a déjà été dit sur cette chanson, fleuron du courant pacifiste, aux nombreuses reprises. Ecoutons Marc Robine nous chanter la version non censurée :

Enfin, Gaston Couté nous régale, avec Les conscrits, d’une description savoureuse des jours de conscription, chanté ici par Gérard Pierron et Marc Robine. Voir Gaston Couté dans cette même rubrique Divers.

En guise de conclusion, n’oublions pas que les chants de lutte qui nous parviennent forment la pointe de l’iceberg, que la censure a fait disparaître bon nombre d’entre eux, surtout ceux relatifs à la révolte et à l’insoumission. L’anonymat des auteurs, on l’aura compris, s’explique par cette répression séculaire de notre vie, de notre histoire réelle, et des chansons qui la rapportent, par ceux qui ont intérêt à construire une histoire complètement irréelle, fausse, ne tenant pas compte de notre histoire de révoltes, d’insurrections, de révolutions, ou d’actes de rébellion, de désertion, mais aussi d’organisations de la vie journalière antiétatique, etc. Nous avons tenu à remplir ce modeste devoir de mémoire.

Disons-nous au revoir avec une chanson anonyme, Le Déserteur, que Mélusine a immortalisée, en 1976. Mélusine chantera Les chemins de la guerre, en 1979, développant le même thème et dont l’écriture est attribuée à Yvon Guilcher, l’un des fondateurs du groupe, probablement sur base d’une chanson ancienne.

 


Paroles

J’avions reçu commandement

J’avions reçu commandement
De partir pour la guerre
Je ne me soucions point vraiment
D’abandonner not’ mère
Pourtant l’a ben fallu,
J’ai pris mon sac et j’suis venu.

Y m’ont donné un grand fusil,
Un sabre, une gibecière,
Une grande capote, un grand tapis
Pendant jusqu’au derrière
Et fallait s’ tenir drait
Aussi drait qu’un pi – qu’un piquet.

Y en avait sur leurs chevaux
Qui faisaient bien deux mètres
Avec deux ou trois plumes d’ zosiaux
Plantées dessus leurs têtes
Et deux poils d’ardillon
Tout à l’entour de leurs talons.

Y m’ont mené dans un grand champ
Qu’appelions champ de bataille
Ca s’étripait, ça s’épiaulait
C’était pis qu’ la volaille.
Ma foi, la peur m’a pris
J’ai pris mon sac et j’ suis parti
Ma foi, la peur m’a pris
J’ai pris mon sac et me voici.


Le déserteur. Anonyme.

En arrivant au régiment
Il a fallu prêter serment
Jurer, jurer, beaux militaires, vaillants conscrits
Que vous serez toujours fidèles, que vous serez toujours fidèles
A la patrie.

Je vous jure, mon commandant,
Qu’avant quinze jours je fous le camp
N’y a pas de gendarmerie ni de drapeau
Qui vaille l’amour de ma mie, qui vaille l’amour de ma mie
Sous les ormeaux.

En arrivant dans son pays,
Trois petits coups il a frappés:
– « Ouvrez, ouvrez, ouvrez la porte, ma douce amie
Celui que votre amour conforte, celui que votre amour conforte,
Il est ici. »

– « La porte je te l’ouvrirai
si tu apportes ton congé »
– « Oh oui, oh oui, je te l’apporte, fort bien signé.
Il est sous la semelle forte, il est sous la semelle forte
De mon soulier. »

Il n’était pas sitôt rentré,
Des gendarmes sont arrivés.
– « Rends-toi, rends-toi, beau militaire, vaillant conscrit !
Sans quoi nous porterons la guerre, sans quoi nous porterons la guerre
Dans ton pays. »

– « Va pour la guerre ! » dit le conscrit.
Sans peur il charge son fusil
Il a tiré sur les gendarmes de son pays.
Il a tué sans une larme, il a tué sans une larme
Ses ennemis.

Puis avec sa belle d’amour,
Il est parti, beau troubadour,
Ils ont marché, quêtant leur vie de tous côtés.
Ils ont cherché de ville en ville, ils ont cherché de ville en ville
La liberté.

Misère et mort sont tôt venues,
Et les amoureux ont connu
Que rien n’est à tous sur la terre, il faut rêver.
Et libre à chacun de se taire, et libre à chacun de se taire
Ou de crever.


Le pauvre conscrit

Je suis-t- un pauvre conscrit
De l’An Mil huit cent dix
Je suis-t-un pauvre conscrit
De l’An Mil huit cent dix
‘Faut quitter le Languedo, le Languedo, le Languedo
‘Faut quitter le Languedo
Avec le sac sur le dos !

L’Maire et Monsieur le Préfet,
N’en sont deux jolis cadets,
L’Maire et Monsieur le Préfet,
N’en sont deux jolis cadets
Ils nous font tirez-au sort, tirez-au sort, tirez-au sort,
Ils nous font tirer au sort
Pour nous conduire à la mort !

Adieu donc mes chers parents
N’oubliez pas votre enfant !
Adieu donc mes chers parents
N’oubliez pas votre enfant !
‘Crivez lui de temps en temps, de temps en temps, de temps en temps,
‘Crivez lui de temps en temps
Pour lui envoyer d’l’argent !

Adieu donc mon tendre cœur,
Vous consolerez ma sœur,
Adieu donc mon tendre cœur,
Vous consolerez ma sœur,
Vous lui direz que Fanfan, oui que Fanfan, ben que Fanfan,
Vous lui direz que Fanfan
Il est mort en combattant !

Qui a fait cette chanson ?
En sont trois jolis garçons.
Qui a fait cette chanson ?
En sont trois jolis garçons.
Ils étaient tailleurs de bas, tailleurs de bas, tailleurs de bas,
Ils étaient tailleurs de bas,
Et maint’nant ils sont soldats !


Les conscrits insoumis

Allons, enfants des prolétaires,
On nous appelle au régiment ;
Ou veut nous faire militaires
Pour servir le gouvernement.
Nos pères furent très dociles
A des règlements incompris !
Nous, nous serons moins imbéciles,
Les insoumis (bis).

On nous dit d’avoir de la haine
Pour les Germains envahisseurs,
De tirer Alsace et Lorraine
D’entre les mains des oppresseurs ;
Que nous font les luttes guerrières
Des affameurs de tous pays ?
Nous ne voulons plus de frontières,
Les insoumis (bis).

On nous parle en vain de patrie,
Nous aimons les peuples divers ;
Nous allons porter l’Anarchie
Sur tous les points de l’univers.
Au jour de la lutte finale,
Les réfractaires, tous unis,
Feront l’Internationale.
Des insoumis (bis).

Spoliés, par la bourgeoisie,
De nos produits, de tous nos biens,
Elle veut, suprême ironie,
Que nous en soyons les gardiens.
Le soldat est sa sauvegarde,
Elle le paye de mépris.
Nous ne sommes pas chiens de garde,
Les insoumis (bis).

Quand nous allons dans les casernes,
Où l’on cherche à nous abrutir
Avec un tas de balivernes
Auxquelles il faut obéir,
Parlant de grève générale
A tous les frères endormis,
Nous préparons la Sociale,
Les insoumis (bis).

Les soldats répriment la grève
Et font du tort aux travailleurs,
Et, quand le peuple se soulève,
On en fait de bons fusilleurs ;
Nous devons leur faire comprendre
La sottise qu’ils ont commise…
Ils passeront, sans plus attendre,
Aux insoumis (bis).

Si les bourgeois font la revanche,
Ce jour, les peuples révoltés
S’élanceront en avalanche :
Les bourgeois seront emportés.
Si le soldat est notre frère,
Les gradés sont nos ennemis,
Car ils ont déclaré la guerre
Aux insoumis (bis).


Le soldat mécontent.

Dès le matin au point du jour
On entend ces maudits tambours (bis)
Qui nous appellent à ce noble exercice
Mais toi pauvre soldat
C’est ton plus grand supplice

Les caporaux et les sergents
Vous font aligner sur deux rangs (bis)
L’un dit « Recule » et l’autre dit « Avance »
Et toi pauvre soldat
Faut prendre patience

Si l’argent du prêt est mangé
Il ne faut pas s’en étonner (bis)
Les caporaux s’en vont boire de la bière
Et toi pauvre soldat
Va boire à la rivière

La patience nous la perdrons
Si jamais en guerre nous allons (bis)
Ah ! Si jamais nous allons en campagne
De bons coups de fusils
Paieront les coups de cannes

La campagne elle est arrivée
Mon capitaine j’ai tué (bis)
Mon lieutenant et mon sergent sans doute
Soldats et caporaux
L’armée est en déroute

Qui qu’a composé la chanson
C’est un tambour du bataillon (bis)
C’était un soir en battant la retraite
En pensant à sa mie
Que toujours il regrette.


La chanson du déserteur.

Je me suis t’engagé
pour l’amour d’une blonde (bis)
Là où j’étais logé
On m’a bien conseillé
Qu’il fallait déserter
Sans avoir mon congé.

En mon chemin faisant
Trouvai mon capitaine (bis)
Mon capitaine me dit
Où vas-tu sans-souci
Vas-t-en dans ces vallons
rejoindre ton bataillon.

Je pris mon sabre en main
Je mis mon sac en terre (bis)
Je mis mon sac à bas
Le fusil à mon bras
Et me suis battu là
Comme un vaillant soldat.

Au premier coup tiré
Tuai mon capitaine (bis)
Mon capitaine est mort
Et moi je vis t’encor
Hélas avant trois jours
Ce sera z’à mon tour.

Qui m’y feront mourir
Ce sont mes camarades (bis)
Ils me banderont les yeux
Avec un mouchoir bleu
Pour me faire mourir
Sans me faire souffrir.

Que l’on mette mon cœur
Dans une serviette blanche (bis)
Qu’on le porte au pays
Qu’on le donne à ma mie
Disant voilà le cœur
De votre serviteur.

Soldats de mon pays
Ne le dites pas à ma mère (bis)
Mais dites-lui plutôt
Que je suis à Bordeaux
Prisonnier des Anglais
Qu’elle me reverra jamais.


Le déserteur

Monsieur le président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps.

Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir.

Monsieur le président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer de pauvres gens.

C’est pas pour vous fâcher
Mais il faut que j’vous dise
Ma décision est prise
Je m’en vais déserter.

Depuis que je suis né
J’ai vu mourir mon père
J’ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants.

Ma mère a tant souffert
Qu’elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers.

Quand j’étais prisonnier
On m’a volé ma femme
On m’a volé mon âme
Et tout mon cher passé.

Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J’irai sur les chemins.

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens :

Refusez d’obéir
Refusez de la faire
N’allez pas à la guerre
Refusez de partir.

S’il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président.

Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que j’emporte des armes
Et que je sais tirer.


Le déserteur

Un jour il me prit l’envie
D’y aller me promener
Sur les frontières d’Italie
J’abandonne mon armée.

Je pris tout mon équipage
Ma giberne et mon fusil
Aussi trois paquets de cartouches
Pour rejoindre mon pays.

Mais tous en suivant ma route
Je me suis bien égaré
Trois beaux grenadiers de la garde
Sont venus pour m’arrêter.

Arrête dragon arrête!
Montre-nous ta permission!
Dessus l’ordre du capitaine
Nous allons t’mettre en prison.

Malgré votre capitaine
Et aussi ses officiers,
Vous en aurez bien de la peine
A m’y faire prisonnier.

J’y sortis là mon grand sabre
Et j’en mis deux à la mort
Le troisième perdant courage
S’en fut plaindre au grand major.

Le grand major en colère
Me dit: Dragon mon ami
Rends-toi car il te faut t’y rendre
Rends-toi car je te le dis.

Auparavant de m’y rendre
J’y ferai tous mes efforts
J’ai des armes pour me défendre
Prenez garde à ma mort!

 


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