Voici une chanson dont le titre est tout un poème. En 1986, aux Pays-Bas, le groupe anarcho-folk Veulpoepers sort une chanson contre les agissements du gouvernement, dirigé à l’époque par Van Agt. Le groupe n’hésite pas à traiter les ministres de terroristes, ce qui, aujourd’hui, vu la campagne étatique d’intoxication pacifiste à grande échelle, ne manque pas de piquant. Quelle lucidité ! Quelle audace !
Veulpoepers retourne l’anathème à ses vrais destinataires, ceux qui organisent quotidiennement la vie sous le capital. Et qui en profitent.
Le message est clair : non, ce ne sont pas les jeteurs de pavés qui sont terroristes, mais les « décideurs » en costume-cravate, pas les chômeurs, les grévistes, les manifestants, les squatters et autres migrants…
Nous sommes abrutis par l’idéologie non-violente, moutonnière. Et dès qu’on résiste un peu, qu’on se défend, qu’on refuse la misère, on nous traite de terroristes. Et dans la guerre médiatique que l’Etat nous déclare tous les jours, ça pèse lourd.
Raison de plus pour s’abreuver à des chansons, comme celle-ci, Terrorist, qui remet les pendules à l’heure de façon nette.
Mais les choses sont en train de changer : de Hong-kong à Conakry, de Téhéran à Santiago, de Port-au-Prince à Bagdad, etc., la peur change de camp, les oubliés du libéralisme s’unissent, les humiliés, les dépossédés, les rejetés rejettent la fatalité et se passent les pavés, en longues files de combattants, dénoncent les exactions des nantis, leur corruption, et pissent sur leur cynisme, leur morgue, et crachent sur leurs privilèges, et affrontent leurs chiens policiers.
Ce que les historiens aux ordres ont appelé, en 1789, La Grande Peur, est à refaire et nous la referons.
Damien Saez a, en 2016, une approche du terrorisme avec Mon terroriste, qui rejoint celle de Veulpoepers, et dénonce au passage les moutons qui font les puissants : « puisque la France aime bien voter pour des terroristes ».
Même un humoriste bon genre comme Roland Magdane, nous donne raison, qui, en 1981, se fend d’un texte, Le roi des fous, qu’on peut réécouter sans rougir… et qui suggère de viser le prix Nobel de la paix… au cœur ! Voir Le roi des fous, dans la rubrique Analyses.
Paroles
‘K zuu nie gère willen wonen in zo’n land van haat en nijd
waar de ergste Hitlerzonen ‘t leven maken tot een strijd.
Terrorist hij is gevaarlijk, terrorist sluit hem op (2x)
‘T gevaar zit niet in spijkerlaarzen, de pen is deze keer de loop
‘t is de macht van ambtenaren en voor gel dis veel te koop
Terrorist hij is gevaarlijk, terrorist sluit hem op (2x)
Scrijvers doctors advokaten ieder zwijgt en houdt zijn mond
want men heeft het in de gaten kritiek die is daar ongezond.
Terrorist hij is gevaarlijk, terrorist sluit hem op (2x)
De wetten van de moderne rechtstaat worden dagelijks verkracht
en de daders van dit alles zijn de vrienden van Van Agt.
Terrorist hij is gevaarlijk, terrorist sluit hem op (2x)
Je ne veux pas vivre dans un pays de haine et d’envie
Ou les pires fils d’Hitler transforment la vie en combat
Terroriste il est dangereux, Terroriste enfermons-le (2x)
Le danger n’est pas dans les bottes à clous mais le stylo est cette fois le moyen
C’est le pouvoir des fonctionnaires et il y en a beaucoup à acheter avec de l’argent
Terroriste il est dangereux, Terroriste enfermons-le (2x)
Écrivains, docteurs, avocats, tout le monde se tait
Car on est surveillé, ici la critique n’est pas bonne pour la santé
Terroriste il est dangereux, Terroriste enfermons-le (2x)
Les lois de l’Etat de droit moderne sont violées tous les jours
Et les coupables de tout cela sont les amis de Van Agt
Terroriste il est dangereux, Terroriste enfermons-le (2x)