Tout le monde déteste la police


Traiter ce thème demandera d’éviter deux écueils : soit de réduire le capitalisme à ses chiens de gardes policiers, soit de sous-estimer l’importance de la fonction policière.

Le titre nous vient directement de la rue qui fait résonner ce slogan avec sa complétude intéressante : la police déteste tout le monde !

Chamblas Rêveil, sympathique militant de la liberté, met des mots et des notes sur ce slogan, lors du mouvement des Gilets jaunes avec L’amour des bêtes :

Voir Gilets jaunes, dans la rubrique Divers.

L’ordre établi passe par une surveillance sévère de la population. Toutes les personnes d’origine étrangère connaissent cette triste réalité du contrôle au faciès. Les quartiers systématiquement quadrillés et les contrôles fréquents servent de rappel à l’obéissance sociale. Les jeunes beur/black témoignent : « Un contrôle, tu sais quand ça commence, tu sais jamais comment ça peut finir. »

La surveillance par caméras, le quadrillage systématique de tout espace public est un outil efficace aux mains du pouvoir… sans parler du tracing par nos portables…

La lutte dans les banlieues françaises, en 2005, a eu comme étincelle l’assassinat de deux adolescents par la police.

Lire à ce propos C’est de la racaille ? ; hé bien, j’en suis !, d’Aléssi Dell’Umbria, en 2006, aux éditions L’Echappée.

Lire aussi 2005 – Luttes dans les banlieues, dans la rubrique Divers.

Il ne faut pas oublier que la police française est responsable d’une quinzaine d’assassinats par an… en toute impunité ! Sans compter les meurtres dans les prisons. Comparé aux chiffres hallucinants aux Etats-Unis, plus de mille par an, ça pourrait paraître peu : demander l’avis aux familles des victimes !

A Sarkozy traitant les habitants des banlieues de « bandes de racailles », Kerry James répond, en 2016, par Racailles :

En Grèce, en décembre 2008, c’est aussi l’assassinat d’un adolescent de 15 ans, Alexandros, qui a déclenché la vague d’émeutes.

L’impunité dont font preuve les policiers responsables de « bavures » mettent les gens en rage. No justice, no peace ! est un slogan récent qui renvoie la responsabilité des émeutes à la justice de classe.

Prenons un exemple parmi beaucoup d’autres. En 2014, il y a un mouvement de rejet d’un projet de barrage, dans la région de Sivens. Les populations locales n’en veulent pas et les heurts avec la police se multiplient. Le 26 octobre, un garçon de 21 ans, Rémi Fraisse, est frappé d’une grenade offensive et meurt sur le coup.

Aussitôt, une chanson anonyme, Aubade à Rémi Fraisse, est créée sur l’air de la Ballade des dames du temps jadis, de Brassens :

Nous ne sommes pas d’accord avec La Kabane qui, en 2017, avec Liveroom Gardiens de la paix, propose aux flics de venir boire un coup avec les zadistes… quelles illusions !

Le gendarme responsable de la mort de Rémi est innocenté à son procès, ce que Chamblas Rêveil dénonce, en 2018, avec Non-lieu :

Enfin, pour en finir, écoutons la chanson occitane, Aï Mama, chantée ici par la chorale Les Glottes Rebelles :

https://www.lesglottesrebelles.com/ai-mama/

Le slogan La police avec nous, entendu dans certaines manifs, reflète une naïveté certaine. Très rares sont les flics qui passent de notre côté. Il faut vraiment que la lutte soit puissante, comme en Turquie en 2013 ou au Brésil en 2014.

En 1981, le Groupe d’Action Musicale, impliqué dans toutes les luttes, manifs, résistances, etc., chante Allez les gars, dont le succès ne se dément toujours pas :

https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=2812

A chacun de choisir son camp et le prolo qui ne fait jamais grève, qui vote assidument, fier de sa chaîne électorale, qui méprise et discipline ses enfants, croit en l’OMS, TF1, la FIFA, le FMI, le Vatican, etc., paie ses impôts sans rechigner, respecte, obéit, craint, se méfie… et répète que s’il n’y avait pas la police, hein… n’est pas moins responsable de notre esclavage à tous que le flic lambda.

C’est lui le citoyen qui dénonce anonymement, faisant œuvre de police.

Maurice Rajsfus et Jean-Luc Einaudi publient, en 2001, aux éditions de L’Esprit frappeur, Les silences de la police, qui fait le tour des massacres et autres exactions de la police française, de 1942 à 1961. Voir aussi dans la rubrique Divers, 17 octobre 1961.

Il serait impossible de répertorier toutes les chansons dénonçant la police et ses méfaits. En vrac, quelques-unes :

Brassens, avec Hécatombe (1952), a fait mouche et le grand nombre de reprises doivent le réjouir dans sa tombe. Voir Georges Brassens, dans la rubrique Divers.

Dominique Grange, avec A bas l’Etat policier, résume un avis largement partagé sur la nature réelle de l’Etat, en mai 1968.

Trust, avec Police milice (1979) crache une valda salvatrice !

Suprême NTM donne, avec Police (1993), une description de l’état d’esprit dans les banlieues qui augure les émeutes de 2005, ainsi que le film La Haine, de Mathieu Kassovitz (1995).

– Le groupe Assassin chante L’Etat assassine (1995), toujours d’actualité : « Pas un mot sur les crimes quand l’Etat assassine/On t’opprime, si ça ne va pas on te supprime. »

En 1997, Assassin propose L’Ile de l’Inconscient, dans le film Ma 6-7 va cracker.

IAM, en 2013, se demande Que fait la police ? « Elle tourne des documentaires/Et calme à grand coup de lacrymo le moindre contestataire. »

Hélas, la police court toujours !

Mickey 3D, dans un clip original, propose, en 1999, La France a peur :

https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=39294&lang=fr

– Petit détour par Hong-Kong, dont on retiendra, en 2019, le tube Fuck the popo !

La police au sens large comprend aussi les services d’ordre des différents syndicats contre nos luttes. En France, celui des staliniens de la CGT est célèbre par sa brutalité.

– Mise en demeure nous pond le sulfureux Matraque-moi, en 2013 : « J’ai mis le feu aux policiers/Et je n’avais plus froid ! »

Pour rendre hommage à nos camarades qui chantent leurs résistances dans d’autres idiomes que le français, écoutons Capulcu, qui nous parle de la mémorable lutte, en Turquie, en 2013 :

http://lechoraleur.fr/chansons/capulcu/

En guise de conclusion provisoire, La Rumeur développe un thème central dans La meilleure des polices, en 2009, c’est la misère qui nous emprisonne et nous rend complices du système : « La meilleure des polices c’est ton taf, ta télé, tes crédits, tes anxiolytiques, neuroleptiques… »

Camarades, quand donc montrerons-nous les dents ?!
ACAB!


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