2005 – Luttes dans les banlieues


La lutte dans les banlieues françaises, en 2005, a eu comme étincelle l’assassinat de deux adolescents par la police, Zyed et Bouna.

Deux livres sont à lire à propos de cette lutte :

C’est de la racaille ? ; hé bien, j’en suis !, d’Alèssi Dell’Umbria, en 2006, aux éditions L’Echappée… réédité, en 2010, aux éditions Agone, sous le titre La rage et la révolte.

La Flamme des banlieues, en 2017, aux éditions Communauté de Lutte (www.proletariosinternacionalistas.org).

La police française est responsable d’environ une quinzaine d’assassinats par an. Sans compter les meurtres dans les prisons. Comparé aux chiffres hallucinants aux Etats-Unis, autour de mille par an, ça pourrait paraître peu : demander l’avis aux familles des victimes !

A Sarkozy traitant les habitants des banlieues de « bandes de racailles », Kerry James répondra, en 2016, par Racailles :

Voir Lettre à la République dans la rubrique Analyses.

Comme à propos des Gilets jaunes, toutes les forces de gauche, d’extrême ou d’ultra-gauche ont tout de suite craché sur ces émeutes de 2005, ou bien ont détourné la tête, pas concernés, ou bien se sont perdues dans des analyses sociologiques oiseuses qui perdaient l’essentiel : ces luttes font partie de notre perpétuelle contestation de ce monde d’exploitation, de terreur, d’oppression, d’abrutissement, etc.

Nous nous revendiquons de toutes formes de luttes et refusons d’enfermer celles-ci dans leurs aspects plus faibles, réformistes, contingents, etc.

La vie quotidienne dans les banlieues françaises est très dangereuse. L’ordre établi passe par une surveillance sévère de cette population en particulier. Toutes les personnes d’origine étrangère connaissent cette triste réalité du contrôle au faciès. Les quartiers sont  systématiquement quadrillés et les contrôles répétés servent de rappel à l’obéissance. Les jeunes beur/black témoignent : « Un contrôle, tu sais quand ça commence, tu sais jamais comment ça peut finir. »

Les passages à tabac au fond des commissariats sont d’une banalité effrayante.

Depuis longtemps, ces « bavures » donnent lieu à des émeutes dans les quartiers pauvres, comme aux Etats-Unis.

En Grèce, en décembre 2008, ce sera aussi l’assassinat d’un adolescent de 15 ans, Alexandros, qui déclenchera la vague de révoltes.

L’impunité dont font preuve les policiers responsables de ces « bavures » mettent les gens en rage. No justice, no peace ! est un slogan récent qui renvoie la responsabilité des soulèvements à la justice de classe.

Il ne s’agit ni de réduire le capitalisme à ses chiens de gardes policiers, ni de sous-estimer l’importance de la fonction policière. Mais c’est la rue qui fait résonner ce slogan Tout le monde déteste la police, avec sa complétude intéressante La police déteste tout le monde !

Il y a donc une histoire de haine entre nos tortionnaires et nous. Si nous en restons à la France, Maurice Rajsfus et Jean-Luc Einaudi publient, en 2001, aux éditions de L’Esprit frappeur, Les silences de la police, qui fait le tour des massacres et autres exactions de la police française, de 1942 à 1961. Voir aussi 17 octobre 1961, dans la rubrique Divers.

En 1952, Georges Brassens, avec Hécatombe, a fait mouche et le grand nombre de reprises doivent le réjouir dans sa tombe.

Dominique Grange, avec A bas l’Etat policier, résume un avis largement partagé sur la nature réelle de l’Etat, en mai 1968.

En 1979,  Trust, avec Police milice (1979) crache une valda salvatrice :

En 2005, dès l’annonce de la mort des deux adolescents, trois semaines d’émeutes vont avoir lieu, à Paris, mais aussi dans toutes les grandes villes de France : affrontements avec les flics (qui demanderont vite l’intervention de l’armée !), attaques de commissariats, dont plus d’un crament, attaques de tout ce qui représente leur souffrance, les bus trop rares et trop chers, les écoles qui les discriminent ou leur apprend la soumission au bonheur occidental, des centres de culte de toutes religions (l’Union des Organisations Islamistes de France publie une fatwa condamnant la violence), attaques et pillages de supermarchés, avec leur bouffe dégueulasse et chère, des édifices publics vandalisés, tout ce qui est luxueux, restos, bagnoles, magasins, etc., est ciblé, des gares trop chères, des journaflics agressés, des tribunaux évidemment !, des locaux d’ONG, des MacDo dégueu, des bâtiments officiels, des banques, des casernes de pompiers (c’est la gendarmerie dans les grandes villes), des centres des impôts et des mairies, d’autres dits culturels, des bureaux de poste, d’autres de l’insécurité sociale, et, cerise sur le gâteau, des agences nationales pour l’emploi… sont molotovisées. C’est la guerre sociale !

Parfois les manifestants tirent au fusil de chasse !

Pour ceux que ça intéresse, sur le site de mondialisme.org, se trouve une chronologie très détaillée des événements :

http://www.mondialisme.org/spip.php?article813

En novembre 2007, la police assassine de nouveau deux adolescents, Lakhamy et Moushin, à Villiers-le-Bel. Trois jours d’émeutes s’ensuivent.

En 2008, les frères Kamara sont emprisonnés lors d’un procès truqué. Il faut bien faire un exemple !

Face à ces crimes racistes et sécuritaires, impunis, une compilation de soutien de différents rappeurs, Liberté pour les prisonniers de Villiers-le-Bel, est réalisée en 2013. On en écoute un extrait, Les morts n’ont pas tous la même peau du groupe Ancrages :

En 2005, encore une fois, la presse main stream, mais aussi gauchiste, va monter au créneau pour dénoncer et salir (vomir plutôt) sur ce mouvement massif, violent et qui dure, qui s’étend. L’Etat n’aime pas quand la plèbe se soulève et ses merdias aux ordres vont s’en donner à cœur joie !

Sarkozy décrète l’Etat d’urgence, c’est dire si les possédants ont eu peur de la racaille !

Pourtant, tout le monde savait que la situation dans les banlieues était explosive. Mais fondamentalement, c’est l’Etat qui organise cette mise au ban (banlieue, le lieu du ban, du bannissement) de la société, cette réclusion à ciel ouvert. Ne parlons pas de faillite des services sociaux, de l’Etat.

Des nombreux groupes de rap disant cette haine des exclus vis-à-vis de leurs chiens de garde, retenons, en 1993, Suprême NTM avec Police, qui décrit l’état d’esprit dans les banlieues qui augure les émeutes de 2005.

Le film La Haine, de Mathieu Kassovitz (1995), est lui aussi prémonitoire de 2005.

Le groupe Assassin chante L’Etat assassine (1995), toujours d’actualité : « Pas un mot sur les crimes quand l’Etat assassine/On t’opprime, si ça ne va pas on te supprime. »

En 1997, Assassin propose L’Ile de l’Inconscient, dans le film Ma 6-7 va cracker.

IAM, en 2013, se demande Que fait la police ? « Elle tourne des documentaires/Et calme à grand coup de lacrymo le moindre contestataire. »

Hélas, la police court toujours !

Nous ne sommes pas pour un monde de haine, nous reconnaissons juste que la situation des banlieusards est terrible, le flicage, la stigmatisation, etc. Nous comprenons ce sentiment de rejet, d’impuissance, de racisme et donc cette haine de ce qui produit cela. Police partout – justice nulle part !

Le slogan La police avec nous, entendu dans certaines manifs, reflète une naïveté certaine. Très rares sont les flics qui passent de notre côté. Il faut vraiment que la lutte soit puissante, comme en Turquie en 2013 ou au Brésil en 2014.

En 1981, le GAM avec Allez les gars connaîtra un franc succès et le refrain est encore actuellement repris dans nombre de manifs : « Allez les gars/Combien on vous paye pour faire ça ? »

Faisons un saut dans le temps et l’espace, avec un petit détour par Hong-Kong, dont on retiendra, en 2019, en pleine vague de lutte mondiale, le tube Fuck the popo !

La Rumeur développe un thème central dans La meilleure des polices, en 2009, c’est la misère qui nous emprisonne et nous rend complices du système : « La meilleure des polices c’est ton taf, ta télé, ton crédit, tes anxiolytiques, neuroleptiques… »

Mise en demeure nous pond le sulfureux Matraque-moi, en 2013 : « J’ai mis le feu aux policiers/Et je n’avais plus froid ! »

Ce que la société appelle interlocuteurs sociaux ne concerne en fait que des prolétaires dociles dont les syndicats négocient, d’accord avec le patronat, les modalités d’exploitation. Dès que notre classe sociale s’insurge, les seuls interlocuteurs sociaux ce sont les flics !

Pour conclure provisoirement, écoutons Première ligne dérouler La valeur d’une larme :


Paroles

Racailles – Kery James.

« Vous en avez assez, hein?
Vous en avez assez d’cette bande de racailles
On va vous en débarrasser
. » Sarkozy.

Racailles!
On devrait vous nettoyer au Kärcher
Le jour où le peuple se réveille vous allez prendre cher
Racailles!
On a le sentiment qu’aller voter
C’est choisir par lequel d’entre vous on veut se faire entuber
Racailles!
Républicains ou PS
Rangez vos promesses dans vos sacs Hermès
Racailles!
Vous n’avez jamais connu la précarité
Vous vivez à l’écart de nos réalités
Racailles!
La rue le pense, j’le mets en musique
Et pour ceux qui l’ignore encore j’le rends public
Je n’soutiens aucun parti, j’marche plus dans vos combines
Vos programmes électoraux ne sont que des comptines
Racailles!
On prend les mêmes et on recommence
Les mêmes promesses, les mêmes mensonges
Les mêmes tapent dans la caisse, les mêmes plongent
Les mêmes sont dans la hess, les mêmes mangent
Racailles!
Les mêmes menteurs trafiquent les mêmes comptes
Les mêmes commis au service des mêmes pontes
Les mêmes fils de pauvres sont incarcérés
Les mêmes fils de riches sont formés pour régner
En attendant qu’un homme du peuple émerge
C’est rare de trouver un élu avec un casier vierge
Ma haine du système est toujours intacte
Lequel d’entre eux peut jeter la pierre à Cahuzac?
Racailles!
Claude Guéant, Racailles! Balkany, Racailles! Jean-François Copé, Racailles!
Philippe Bernard, Racailles! Harlem Désir, Racailles! Alain Juppé, Racailles!
Tous ceux que j’ai cité ont été condamnés
Ce sont les mecs de cités qu’ils traitent comme des damnés
Racailles!
Vous étiez choqués par le groupe Tandem
Vous faites la même à la France, mais jusqu’à ce qu’elle saigne
Jusqu’à ce qu’elle coule comme la Grèce ou l’Italie
Vous avez meurtri le pays jusqu’à l’agonie
Racailles!
Cumul des mandats jusqu’où vous irez?
Est-ce le cumul des salaires que vous désirez?
Racailles!
Comme toute la France d’en bas j’crois plus aux politiciens
J’continue le combat, j’crois au réveil citoyen
Racailles!
Pour changer les choses il faut le vouloir
Vous n’avez pas de cause profonde si ce n’est le pouvoir
Racailles!
Vous faites de la politique sans conviction
Parfois vous en faites même pour éviter la prison
Racailles!
En costume-cravate sont les vrais voyous
Vous ne croyez plus en rien, plus personne croit en vous
Racailles!
Y’a qu’à observer les taux d’abstention
Faut pas trop prendre les gens pour des cons, attention
Racailles!
Sentez-vous le vent tourner comme vos vestes?
Entre vous et la rue, y’a plus que les CRS
Racailles!
A bout de souffle, votre système est dans un cul de sac
A essayer de se débattre, comme un cul d’jatte
Racailles!
Vous êtes élus pour un truc
Vous ne le faites pas plus
Vous faites l’inverse, en plus
Ça ne vous gêne pas
Racailles!
Et si le peuple a l’idée de se rebeller
Vous disposez d’une armée de flics bien dressés et zélés
Racailles!
Le dialogue social gît dans un cercueil
Les keufs tirent aux flashballs, tu peux y perdre un œil
Racailles!
Vous faites monter le sentiment anti-policier
Usez de la police comme d’une armée privatisée

Le politique, qu’il soit femme ou homme, pour moi, en tous les cas et pour l’instant
peut-être que demain j’aurais changé d’avis
il sert plus à rien, c’est un prestataire de service
Ces putains de dettes, là qui emmerdent tout le monde
qui mettent les peuples à plat, qui les mettent à genoux et ainsi de suite
on n’arrive pas à les éliminer, comme vous les politiques
vous arrivez pas à les faire éliminer, ces putains de dettes
Parce que la banque elle est plus forte que vous!

Racailles!
Tout le monde le sait c’est une évidence
Vous êtes complètement soumis à la finance
Racailles!
Vous votez les lois que les riches ordonnent
Après le 49.3 plus rien ne m’étonne
Racailles!
On travaille plus mais on gagne moins
On attend juste le printemps européen
On cotise pour des retraites qu’on ne verra peut-être jamais
Tout l’argent qu’on fait rentrer vous nous le reprenez
Racailles!
Chaque fin de mois à découvert
On a l’impression d’être esclave du système bancaire
Racailles!
Même les riches connaissent le jeu, jouissent des niches fiscales
Les petites PME croulent sous les charges sociales
Racailles!
Radar, on paye!
Péage, on paye!
Pollution, on paye!
Racailles!
Oh! Qu’est-ce que vous faites avec tout ce fric?
Que foutait Eric Zemmour sur une chaîne publique?
Racailles!
Payer pour propager sa haine
Semer des graines récoltées par le FN
Pour vous même Marine Le Pen est devenue fréquentable
Quiconque combat l’Islam peut s’asseoir à votre table
Racailles!
Incapables de gouverner vous divisez
Racailles!
Incapables de rassembler vous stigmatisez
Racailles!
Aveuglés par le pouvoir vos cœurs sont voilés
Beaucoup plus que le visage de cette femme voilée
Racailles!
Tout vos prétendus principes de laïcité
Ne concernent pas cette saoudienne sur les Champs Elysées
Pour vous tout se négocie, tout est question de gent-ar
Vous êtes même prêts à livrer les banlieues au Qatar
Racailles!
Votre jeu est trouble
Racailles!
Votre discours est double
Racailles!
Au pays dit des droits de l’Homme
Racailles!
L’Etat d’urgence est devenu la norme
Et vous prétendez faire la leçon au monde entier
Imposer la démocratie à coups de mortier
Sans pitié vous avez buté Kadhafi
Aujourd’hui dans quel état se retrouve la Libye?
La rue le sait, j’le mets en musique
Vos médias le taisent, j’le rends public
J’vous tiens tête comme un mec des Minguettes
Est-ce le genre de texte qui peut me valoir une fiche S?

Droit dans mes bottes
Je n’baisse jamais mon froc
La tête haute j’suis intègre
J’fais du Hip-Hop
Vous appelez ça de la musique nègre
J’sors en indé
Tu m’verras plus jamais
Mettre les pieds à Skyrock
(Jamais, jamais)
Ils n’aiment pas c’que je suis, c’que je défends, c’que je porte
C’est réciproque
Ils ont travesti le R-A-P
Je fais parti des rescapés
Ils ont encensé la médiocrité
Ils ont fait du Hip-Hop de la variété
Ils ont joué les clashs pour nous diviser
Tant que ça fait de l’audience, on peut s’allumer
Quand un rappeur se fera buter
Ils organiseront un concert au nom de la paix
Yeah!
J’fais d’la musique contestataire
Vous vendez des espaces publicitaires
Racailles!
J’me suis sacrifié pour mes p’tits frères
Vous vous jouez des trucs qui les envoient au cimetière
Racailles!
Fric et violence dans vos playlists
Vous abrutissez les miens, ça plait aux élites
Racailles!
Vous vous êtes servi de moi, j’me suis servi de vous
Pour que mon message passe au plus grand nombre, maintenant j’peux le faire sans vous
J’ai un public qui me soutient
J’ai fait des choses, le peuple s’en souvient
La rue vous vomit, j’le rends public
Rien n’a changé depuis Lettre à la République.


Police milice – Trust.

Arrivé à vingt ans tu t’engages dans la police
T’as bien raison mon gars la France a besoin de milices
T’iras te pavaner au milieu des carrefours
Histoire de diriger les gens et de jouer au bourg

Police Milice Organisées
Police Milice Prêtes à tirer
Police Milice Tout est factice

Et fais du zèle tu auras de l’avancement
Tu gagneras de l’argent à faire chier les gens
Tu portes l’uniforme relèves le défi
Société de consommation à base de képis

Police Milice Organisées
Police Milice Prêtes à tirer
Police Milice Tout est factice

Un jour la retraite que de souvenirs
Entre les putes à racoler les jeunes à tabasser
Prestige de l’uniforme connerie sous toutes ses formes
Là tu pourras crever en paix en toute liberté

Police Milice Organisées
Police Milice Prêtes à tirer
Police Milice Tout est factice


Que fait la police? IAM

Le globe c’est un mi-stade
Leur paradis est fiscal
C’est leur modèle de profit sauvage qui terrorise
Mais que fait la police
Les gens sortant de leur clan
Si peu nombreux dans leur camps
Leur système est rodé pour que les âmes se détruisent
Mais que fait la police

[Akhenaton]
Que fait la police
Les voyous braquent des banques font peter les coffres et fiche tout dans leur planque
Ca arrive près d’chez vous le quartier interdit aux flics où vivent tout ces bandits c’est la bourse

Ils vont pas en prison en tout cas pas les gros
Un salopard ici c’est juste un mec qui a les crocs
Code pénal pas celui de la multitude
Quand ils passent à la barre hop la justice [?]
Que fait la police
Elle devrait chuter leur fric au lieu de buter les noirs a Minneapolis
Allo le 17 j’sais pas qui tire les ficelles
J’ai vu des terroristes poser des bombes à misère
Puis des labos se placer dans le line-up
A coté de ceux qui nous font grailler du round-up
Qui s’plaignent il y a trop de lascars
Et qui déposent des brevets sur les plantes à Madagascar
C’est pas du vol c’est de la science

C’est le plus fort qui l’emporte et ouais voici la France
La maison où le supo pénètre sans effort quand on l’endort
Avec un concombre, un porc et un canard mort
Niveau con ça file droit vers la pandémie
C’est pas la marée chaussée qui stop’ra l’épidémie
Car tous veulent un régime de ministre
Trois jobs légaux interdit a ceux qu’on administre

Le globe c’est un mi-stade
Leur paradis est fiscal
C’est leur modèle de profit sauvage qui terrorise
Mais que fait la police
Les gens sortant de leur clan

Si peu nombreux dans leur camps
Leur système est rodé pour que les âmes se détruisent
Mais que fait la police

[Shurik’n]
Les mecs me font marrer, on dit que c’est la crise
Pourtant ça empire ils comprennent pas que trop de gens soient paumés
Trop sonnés pour résonner, sur-tendus, affamés
Facile à duper, regarde-les nous manipuler
Magouilles au labo, et qui c’est les cobayes?
On avale des cachets comme les dragées au mariage
Ils parient sur les chances, spéculent sur nos santés
Dieu fasse qu’il n’y ait plus de malade c’est sur ils vont déchanter

Désenchantés, on vit sur leur terrain de jeu
Les règles sont simples on place l’humain après l’enjeu
Et ça te parle de peuple, mais seul le pouvoir les anime
Ils peuvent fermer une usine sans se soucier des victimes
Que fait la police?
Elle tourne des documentaires
Et calme à grand coup de lacrymo le moindre contestataire
Pendant que la plupart d’entre nous postule pour des jours meilleurs
Regarde moi tout c’monde qui attend pour un CDI aux Restos du Cœur
Il ne reste que les pleures, et l’huissier sonne à l’heure
Où aux infos où tous annoncent une hausse des valeurs

Pressant le citron comme la dîme jadis, étrangler la masse
Combien des nôtres iront décorer leur tableaux de chasse
J’ai pas vu d’arc à Saint-Tropez, non!
Apparemment les temps sont durs ça dépend surtout du côté où tu nais
Bureaux au sommet des buildings, attaché-case et comptes suisses
Y’a qu’une seule justice: celle du bénéfice

Le globe c’est un mi-stade
Leur paradis est fiscal
C’est leur modèle de profit sauvage qui terrorise
Mais que fait la police
Les gens sortant de leur clan
Si peu nombreux dans leur camps

Leur système est rodé pour que les âmes se détruisent
Mais que fait la police

 


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2005 – Luttes dans les banlieues

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