Violence, violence


Cette chanson apparaît, en 1971, sur l’album Je suis grecque de Melina Mercouri, alors exilée en France. Les paroles sont de Serge Lama et la musique de Jean-Christophe et Nicolas Pelletier.

Le texte est étonnant et semble revendiquer la violence pour renverser le terrible régime des Colonels, en place en Grèce de 1967 à 1974.

La très social-démocrate Melina Mercouri se fait, avec Violence, violence, la porte-parole des milliers de Grecs opposés à la terreur démocratique.

Le chanteur de variété, Serge Lama, souhaite et encourage la violence révolutionnaire dans les autres pays que le sien… ce qui est un des piliers du programme social-démocrate, sauce solidarité-sans-se-mouiller ! Souvenons-nous de Marx : « Le prolétariat n’a pas de patrie ! » et de Karl Liebknecht : « L’ennemi est dans ton pays, c’est ta propre bourgeoisie ! »

Nous sommes contraints d’utiliser la violence pour nous défendre, celle-ci n’est pas une panacée, une fin en soi… mais ne faisons pas la fine bouche et apprécions Violence, violence :

Une autre chanteuse de variété avait été, elle, beaucoup plus conséquente avec ses idées, Anne Vanderlove, qui, en mai 68, chantait dans les usines en grève et les bâtiments occupés ! Puis, en 1973, dans son album Non !, elle chante La Grèce, écrite par Philippe Val. On l’écoute :

Il va sans dire que nous ne cautionnons pas l’activité médiatico-people-bobo-crado-etc., du Val en question !

Quant à la lutte violente de notre humanité dans son long processus de libération, nous laissons aux lecteurs l’appréciation du groupe 17 Novembre, né en Grèce, en 1971, dans la résistance au régime honni, et qui a continué son activité jusqu’en 2002. La liste des bourgeois effacés par le groupe se trouve sur wikipedia. Nous ne condamnerons pas le choix des cibles de ce groupe, pas plus que celles de tous les groupes dits de lutte armée, à partir des années ’70… Nous considérons leur corpus politique marxiste-léniniste comme ennemi de notre programme libérateur, mais jamais ils n’ont représenté un danger pour les membres de leur classe sociale. C’est la bourgeoisie qui a eu peur d’eux, et surtout de leur exemple.

Trois livres peuvent aider à comprendre la « violence » de notre classe sociale, dont parle la chanson Violence, violence :

Histoire désordonnée du MIL, ouvrage collectif édité, en 2005, aux éditions L’Echappée ;

Le pari de l’autonomie (2008), édité en 2018, en français, aux éditions du Soufflet ;

Ma peste de vie (2010), édité en 2018, en français, aux éditions L’Assoiffé.

Quant à la Grèce révolutionnaire, deux livres donnent un éclairage très intéressant sur la vie de notre classe sociale… ouvrages dont nous ne cautionnons pas toutes les analyses :

Mémoires de Stinas (1977), édité en 1985, en français, aux éditions Ypsilon ;

De la résistance à la guerre civile en Grèce – 1941-1946, de Joëlle Fontaine, 2012, aux éditions La Fabrique.

Enfin, voir Mana Mou Ellas dans la rubrique Divers.


Paroles

Violence, violence

Prépare ton homme à la révolution
Prépare ton corps à la révolution
Prépare ton âme à la révolution
Prépare ton cœur à la révolution

Violence!
J’ai grandi avec toi
Violence!
A l’ombre de ta croix
Violence!
Tu m’as mis hors la loi
Violence!
J’ai tant besoin de toi

Il paraît que ça ne sert à rien
Qu’il faut mettre un collier comme les chiens
Il paraît qu’il faut vivre à genoux
Et qu’il faut scier nos dents de loup

Dès demain tous en chœur par milliers
Les oiseaux vont chanter la liberté
Mon amant, mon fils, telle est la loi
La violence est ma tendresse à moi

Violence!
J’ai grandi avec toi
Violence!
A l’ombre de ta croix
Violence!
Tu m’as mis hors la loi
Violence!
J’ai tant besoin de toi

Il y a de l’ombre et du soleil
Sur ton corps
L’amour s’y vautre avec la mort
Et je mélange à la froideur d’un couteau
La chaleur de ta peau

L’enfant grec a repris son cheval
Donne-lui de la poudre et puis des balles
Il est là l’enfant grec aux yeux bleus
Je t’en prie donne-lui ce qu’il veut

Chaque fois qu’un bourreau tombera
Chaque fois que ton poing se lèvera
Comme un astre un soleil en acier
De là-bas tu m’entendras crier…

Violence!
C’est la seule solution
Violence!
Est la seule ambition
Violence!
Est la seule solution
Violence!
La LI-BE-RA-TION


La Grèce

Ils sont venus le prendre
À sept heures du matin
Pour l’emmener apprendre
Ce qu’est un citoyen
Le palais, les tortures
Et les fusils, enfin
Le dos contre le mur
C’est son dernier matin

L’a des balles plein les yeux
Et son sang sur la pierre
Il est mort sous les cieux
Il y a des militaires
Dans la rue y a des gens
Qui rampent sous les matraques
Pendues au firmament
Si tu l’ouvres, ça claque !

Il est sept heures, s’éveille
Un vieux colonel.
Une fleur du Péloponnèse
Est morte dans ses murs
Les oiseaux vont chanter
Leurs petits cris brûlants
Le jour va se lever
Sous des gouttes de sang

Y a le soleil aussi
Qui brûle et vient chanter
Un amour sans folie
Qui ne veut plus chanter
Pendant ce temps, tu bois
Ton café au lait, presse-toi !
Moi, je dors encore
En rêvant à la Grèce.

 


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Violence, violence

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