La ballata della FIAT


Alfredo Bandelli écrit La ballade de la FIAT en 1970. La lecture de la Ballata dell’anarchico Pinelli, dans la rubrique Analyses, est préalable pour comprendre le contexte dans lequel cette autre ballade a été écrite.

La lutte de classe fait rage en Italie depuis 1968. Bandelli fait très probablement référence aux affrontements violents entre les prolétaires enragés et les flics, en juillet 1969, à Turin. Devant la violence ouvrière les principaux syndicats sont débordés. Les groupes gauchistes prennent alors le relais et tentent d’encadrer ce prolétariat remuant, mais inorganisé. Lotta continua, auquel Alfredo Bandelli va s’affilier un temps, est le principal groupe maoïste, spontanéiste, de ces années « de plomb ».

Le spontanéisme est une idéologie gauchiste qui prône le soulèvement spontané des « masses »… que LE parti doit diriger. Ce sont donc des masses… de manœuvre ! Les groupes spontanéistes n’ont pas rompu complètement avec le rigide dirigisme staliniste ! Ceci dit, dans la rue, les « mao spontex » se coordonnaient avec toutes les autres organisations qui voulaient en découdre, anars, sans-partis, etc., qui foisonnaient à l’époque, ce qui leur a valu une certaine écoute des prolétaires les plus engagés. Leur rejet des PC nationaux et des syndicats dominants leur attirera une haine farouche de ceux-là… qui s’allieront avec les partis de gauche et de droite, pour les discréditer et les réprimer. Lotta continua assumera très tôt un passage à la lutte armée. Ceci est une autre histoire.

Ecoutons Alfredo nous chanter sa fameuse ballade et avec lui, crions : Nous voulons TOUT !


Paroles

La ballata della FIAT

Signor padrone questa volta
Per te è andata proprio male
Siamo stanchi di aspettare
Che tu ci faccia ammazzare
Si continua a lavorare
E i sindacati vengono a dire
Che bisogna ragionare
Ma di lottare non ne parla mai

Signor padrone ci siam svegliati
E questa volta si dà battaglia
E questa volta come lottare
Lo decidiamo soltanto noi
Vedi il crumiro che se la squaglia
Senti il silenzio nelle officine
Forse domani solo il rumore
Della mitraglia tu sentirai

Signor padrone questa volta
Per te è andata proprio male
D’ora in poi se vuoi trattare
Dovrai rivolgerti soltanto a noi
E questa volta non ci compri
Con le cinque lire dell’aumento
Se offri dieci vogliamo cento
Se offri cento mille noi vogliam

Signor padrone non ci hai fregati
Con le invenzioni, coi sindacati
I tuoi progetti sono sfumati
Perchè si lotta contro di te
E le qualifiche, le categorie
Noi le vogliamo tutte abolite
Le divisioni sono finite:
Alla catena siam tutti uguali

Signor padrone questa volta
Ormai a lottare s’è imparato
A Mirafiori s’è dimostrato
Tutta Italia lo dimostrerà
E quando siamo scesi in piazza
Tu ti aspettavi un funerale
Ma è andata proprio male
Per chi voleva farci addormentar

Ne abbiamo visti davvero tanti
Di manganelli, scudi romani
Però s’è visto anche tante mani
Che al sampietrino cominciano a andar
Tutta Torino proletaria
Alla violenza della questura
Risponde ora, senza paura:
La lotta dura si vuole far

E no ai burocrati e ai padroni!
Cosa vogliamo? Vogliamo tutto!
Lotta continua a Mirafiori
E il comunismo trionferà
E no ai burocrati e ai padroni!
Cosa vogliamo? Vogliamo TUTTO!
Lotta continua in fabbrica e fuori
E il comunismo trionferà!


La ballade de la FIAT

Monsieur le Patron, cette fois
ça s’est vraiment mal passé pour toi
Nous sommes fatigués d’attendre
que tu nous fasses crever.
Nous on continue à travailler
et nos syndicats viennent nous dire
qu’il faut réfléchir,
on ne parle plus de lutter.

Monsieur le Patron, nous nous sommes réveillés,
et cette fois, c’est la bataille;
et cette fois de comment lutter,
nous le décidons seulement nous.
Regarde le jaune qui se taille,
écoute le silence dans les ateliers,
Peut-être que demain, le bruit
que tu entendras, ce sera la mitraille

Monsieur le Patron, cette fois
ça s’est vraiment mal passé pour toi,
à partir de maintenant, si tu veux négocier
tu devras t’adresser seulement à nous.
Et cette fois, on ne nous achète pas
Avec cinq lires d’augmentation.
Si tu en offres dix, on en veut cent,
si tu en offres cent, nous en voudrons mille.

Monsieur le Patron, tu ne nous auras pas
Avec tes inventions, avec les syndicats.
Tes projets sont en fumée,
et nous, on lutte contre toi.
Et tes qualifications, tes catégories,
nous voulons toutes les abolir.
Les divisions sont finies :
à la chaîne, nous sommes tous égaux.

Monsieur le Patron, cette fois,
nous on a appris à lutter,
à Mirafiori, on a manifesté,
et dans toute l’Italie, on manifestera.
Et quand nous descendons dans la rue,
attends-toi à des funérailles,
mais ça s’est plutôt mal passé
Pour celui qui voulait nous endormir.

Nous en avons vu vraiment beaucoup
des matraques, des boucliers romains,
Mais on a vu aussi tant des mains
qui commençaient à aller au pavé.
Toute la Turin prolétaire
à la violence policière
répond maintenant, sans peur :
Notre lutte dure est nécessaire.

Et non, aux bureaucrates, et non aux patrons !
Que voulons-nous ? Nous voulons tout !
Lotta continua à Mirafiori
et le communisme triomphera !
Et non, aux bureaucrates, et non aux patrons !
Que voulons-nous ? Nous voulons TOUT !
Lotta continua à l’usine et en dehors
et le communisme triomphera !

 


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