Variétoche 2



Pour l’explication du pourquoi une telle recherche, nous vous renvoyons à Variétoche 1, dans la rubrique Divers.
* Commençons par Alain Souchon, dont avons déjà relevé l’irrévérencieux Poulailler’s song, dans la rubrique Analyses.
En 1985, il publie le titre C’est comme vous voulez, sur l’album éponyme, sur une musique de Laurent Voulzy. On se l’écoute :

Très intéressante critique du show business et de la soupe idéologique que les chanteurs aux ordres distillent au public. On chante n’importe quoi du moment que ça va dans le sens du poil de la politique officielle… on ne se mouille pas, on ne s’engage pas, on se fait l’écho de la pensée unique, prémâchée dans les coulisses du pouvoir… Pas besoin de faire un dessin, l’immense majorité des chanteurs sont concernés !
Notre respect va d’autant plus à ceux qui chantent à contre-courant !
* Poursuivons avec La rue peut dire non, que le groupe Eiffel sort en 2009, sur l’album A tout moment.
L’intérêt de cette chanson réside dans le potentiel de résistance de notre humanité face et contre les mafieux au pouvoir et leur système de souffrance, appelé capitalisme. C’est cette puissance de contestation, de lutte, de révolution qui coopte des chanteurs « de variété » à, parfois, se retrouver du bon côté de la barricade.
Ben oui, la rue peut parfois dire non et elle le clame souvent, en témoignent toutes les luttes, partout dans le monde, tout le temps. On a l’impression que ce n’est pas vrai, mais c’est uniquement parce que les merdias mettent une énergie incroyable à nous divertir!
Bref, cette chanson nous appartient, nous, la foule des exploités, humiliés, abrutis de « divertissements », de foot, d’alcool, d’internet…
Et retrouvons-nous dehors, camarades, réoccupons la rue, redisons à ce pouvoir, de plus en plus inhumain : NON… comme un OUI à la vraie vie !
Allez, on se l’écoute (volume assez fort, hein!) :

* En 2015, Cyril Mokaiesh écrit une chanson, La loi du marché, sortie sur l’album Blanc cassé. Il la chante en duo avec Bernard Lavilliers, dont nous avons pointé le fameux Big Brother, à voir dans la rubrique Analyses.
Le clip officiel est signé Stéphane Brizé le réalisateur du film La loi du marché, avec Vincent Lindon, qui avait ravi les cinéphiles du festival de Cannes 2015 !
Nous retiendrons de la chanson la dimension offensive et dénonciatrice du capital et ses profiteurs, riches, arrogants, décomplexés et leurs chiens de garde policiers !

* Melissmell publie Aux armes, en 2011, sur l’album Ecoute s’il pleut.
Ce texte poético-offensif, aux accents sans-culottistes prononcés, qui crache sur les nantis, les abjects, les joufflus et le roi, pardon le président… fait un bien fou. Oui, il faudra bien un jour que l’arme de la critique s’allie à la critique par les armes !
Nous parlons de révolution sociale, pas de la contre-révolution appelée Révolution française, apprise dans toutes les écoles de la Répugnante, pardon de la République française !
Dommage que Melissmell s’abouche avec le répugnant politicard Mélanchon !
Mais bon, on prend ce qu’il y a à prendre et cet Aux armes social est à prendre !
Et qu’on se souvienne du slogan : Camarade, si tu veux la paix, prépare la guerre sociale ! Et puis de cet autre, issu de mai 68 (voir Sous les pavés la plage ! La bande-son de mai 68, dans la rubrique Divers) : La barricade ferme la rue, mais ouvre la voie ! Et puis, allez, un p’tit dernier pour la route: Camarade, si tu veux autre chose, il te faudra le prendre!

* En 1964, Modest Schoepen, alias Bobbejaan Schoepen, compose et chante, en néerlandais, Ik hebt me dikwijls afgewraagd, qu’il chantera aussi en français, sous le titre Je me suis souvent demandé. On se l’écoute :
https://video.search.yahoo.com/search/video?fr=mcafee_uninternational&ei=UTF-8&p=k+hebt+me+dikwijls+abgewraagd+Waznnes+van+de+velde&type=E210BE91082G0#id=7&vid=ce1b2e780fb789c773d2ecb900c87fd6&action=click
Le public francophone, et français en particulier, connait peut-être mieux la version de Richard Anthony, en 1965, et celle, en 1967, d’Anne Vanderlove (l’auteure de la célèbre Ballade en novembre) :

Cette ballade, aussi naïve soit-elle, fait mouche, qui dénonce, once again, les inégalités et injustices de ce monde imbécile et cruel.
* En 1968, Michel Corringe chante La route, qui lui vaut une certaine notoriété. Cette ode à la liberté, des millions de jeunes l’ont entendue à l’époque, qui se sont jetés sur les routes de l’aventure… la vie buissonnière, quoi ! Au cul, la famille, le travail, l’armée et les curés ! Et aussi l’école, la police, l’ordre et la discipline ! Et aussi les règles, les règlements et les punitions ! Les enfants de mai 68 ont vécu un peu leurs rêves, plutôt que de rêver leur vie, sans fin…
Les sociologues nous vendent de la Beat generation, pensant enfermer notre révolte dans des analyses pour intellos auto-satisfaits.
Mais Jack Kerouac et Michel Corringe payeront leur engagement, finissant leur vie dans l’oubli et l’alcool…
Bon, allez, on écoute Michel, en live, en 1977, et sa voix chaude nous ravit encore. La route est sur la plage six.
Nous voulons tout !
Vive la vie !

* Finissons avec un monument de la chanson française, l’impertinent Jacques Dutronc qui, en 1987, se pose la question qu’elle est bonne : Mais qui se soucie de nous ? Ce texte, co-écrit avec Etienne Daho, pointe évidemment les politiciens ! Jacques, en 1968, avait déjà abordé le thème avec L’Opportuniste « … je retourne ma veste… » Voir, entre autres, Les politiciens, dans la rubrique Analyses.
Nous avions parlé de la chanson Fais pas ça, fais pas ça, dans Beau comme une école qui flambe, dans la rubrique Divers.
Vous voyez qu’il peut y avoir de la bonne variétoche ! Allez, musique !


Paroles :
C’est comme vous voulez

Sans opinion chanteur
J’vous suis dans toutes vos combines
J’ai aucun point d’honneur
Cool je suis les consignes
J’peux faire des choses fines
En disant cocaïne
Un clip de hard lourd
En disant Pearl Harbour

Vous m’dites la samba c’est beau
J’vous fais la samba ghetto
Vous me dites la biguine OK
Je ferai l’Antillais
Mouton mouton
Soumis docile et sans rébellion
Bêê bêê je suivrai

Tout ce qui vous plaît m’plaît

C’est comme vous voulez
C’est comme vous voulez
Où vous irez j’irai
C’est comme vous voulez
Comme vous voulez

J’vous ai suivi jusqu’à Hanoï
Pour sauver votre empire
Obéissant p’tit boy
Bye faut s’tirer on s’tire
Debout couché la patte assis Messaoud
J’ai suivi pour l’honneur l’horreur
Mouton suiveur

Vous m’dites Rencard à Kaboul
A Kaboul moi j’déboule

Dites Go à Santiago
À Santiago je go
Mouton mouton
Soumis docile et sans rébellion
Bêê bêê j’suivrai
La guerre ou la paix

C’est comme vous voulez
C’est comme vous voulez
Où vous irez j’irai
C’est comme vous voulez
Comme vous voulez

Ku Klux Clan Baba Cool Greenpeace
Et Moon imbéciles
Karl Marx Brothers et beau dollar infantile
Bob Dylan dans ta caverne
Ou petit nazi moderne

C’est comme vous voulez
C’est comme vous voulez
Où vous irez j’irai
C’est comme vous voulez
Comme vous voulez

La rue peut dire non

A chacun de nos souffles
Au moindre murmure des bas fonds
C’est dans l’air comme un chant qui s’étrangle
Que d’un pavé de fortune
Contre le tintamarre du pognon
A tout moment la rue peut aussi dire non

C’est un pincement de lèvres
Et la peur qui perle d’un front
La faune et la flore à cran en haillons
Et l’éclat de nos palpitants
Dans l’ombre du marteau pilon
A tout moment la rue peut aussi dire non

Non comme un oui

Aux arbres chevelus
A tout ce qui nous lie
Quand la nuit remue
Aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple rêve
A tout moment la rue peut aussi dire…

Et si quelques points noirs
En cols blancs poivrent nos cieux
D’ondes occultes en tubes longs et creux
A bien compter le monde
Est x fois plus nombreux
Que ces trois cent familles qui sur la rue ont pignon
A tout moment elle peut aussi dire non

Comme un oui

Aux arbres chevelus
A tout ce qui nous lie
Quand la nuit remue
Aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple rêve il aime
Disposer de lui même

Non comme un oui

Aux arbres chevelus
A toutes ces nuits qui nous lient
Et même si elles ont trop bu
C’est aux astres et aux Déesses
Qui peuplent nos rêves
Et quand le peuple crève
A tout moment la rue peut aussi dire…

A chacun de nos souffles
Au moindre murmure des bas fonds
C’est dans l’air comme un chant qui s’étrangle
Que d’un pavé de fortune
Contre le tintamarre du pognon

A tout moment la rue peut aussi dire non

La loi du marché

On vous laisse la tribune, les honneurs du pouvoir
On vous laisse voler la victoire
On vous laisse le soin de bien ingurgiter notre part de votre marché
On vous laisse notre âme sur le bas-côté
Endettée, endettée, en détresse
À genoux de chagrin d’avoir fait le baise-main
À l’austérité, son altesse

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber

On vous laisse libéral démocratiser
Chômage à volonté
On vous laisse nos destins s’ouvrirent les veines
En Commission européenne
On vous laisse allonger la peur dans votre lit
Mais faut pas toujours croire ce qu’on dit
À Athènes, Apollon a raison de chanter
Ma liberté

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber
On vous laisse nos hivers
Et notre dignité
De quoi vous distraire
Pour quelques années

On vous laisse Arcelor Mittaliser
À Florange, l’or et l’acier
On vous laisse, c’est étrange, capitaliser
Sur la précarité
On vous laisse à vos super hyper profits
Oh la belle vie
Chez Lidl le pack de bières
A des pulsions suicidaires

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber
On vous laisse nos hivers
Et notre dignité
De quoi vous distraire
Pour quelques années

(Je pense être d’accord avec vous, en disant que nous ne formons pas ici, un club fermé)
(Ainsi seulement, l’Europe réussira à mettre en valeur notre patrimoine total, qui est commun à tout les pays)

On vous laisse nos frontières
Se refermer
Homme à la mer, émigré
Cap sur l’Angleterre
Depuis la Guinée
T’as le temps d’apprendre à nager
On vous laisse nos frontières
Se refermer
Sur la Méditerranée
Enfant de la guerre
Cherche un bout de terre
Pour apprendre à marcher

De quoi vous distraire pour quelques années
De quoi vous distraire et vous en aller
De quoi vous distraire et vous en aller
De quoi vous distraire et vous en aller

Aux armes

Allons enfants de la patrie
Le jour de gloire est terminé
Entre nous deux, la tyrannie
Sous l’étendard, sang est levé

Entendez-vous dans nos campagnes,
Mugir nos pauvres, de faim de froid?
Qu’ils viennent jusque dans vos bras,
Pleurer dans nos villes, nos sarcasmes

Aux armes aux armes
Et cætera

Que veut cette horde de militaires
De traîtres et de rois conjurés?
Pour qu’ils nous prennent, quand ils nous traitent
De cons, de braves, de pauvres français!

Quoi? Ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers?
Quoi? Nos flics, soldats, mercenaires,
Alors qu’on est tous étrangers !

Aux armes aux armes
Et cætera

L’État comprime et la loi triche
L’impôt se rie des malheureux
Nul devoir ne s’impose aux riches
Le droit du pauvre est un mot creux

Des preuves qui se ramassent à l’appel
L’égalité n’existe pas
Pas de droits sans devoirs dit-elle
Égaux à la naissance parfois…

Liberté lie bêtes et chérie
Ceux qu’on la tune, n’ont que l’odeur
Amour sacré de la patrie
Et la fraternité se meurt.

Aux armes aux armes
Et cætera

C’est la lutte finale
Un combat d’initiés
Sont les perdants qui gagnent
Nos dames « émancipées »
Les médias sous le roi

Mon peuple articulé
D’un pantin au long bras
Faut pas venir pleurer…

Aux armes aux armes
Et cætera
Faites entrer l’accusé!

Je me suis souvent demandé

Je me suis souvent demandé
Comment il se fait qu’un maçon
N’a presque jamais sa maison.

Je me suis souvent demandé
Pourquoi les noirs, eux, n’avaient pas
Comme les blancs les mêmes droits.

Je me suis souvent demandé

Pourquoi les petits chiens pelés
Un peu partout étaient traités
A coups de pied.

Je me suis souvent demandé
Pourquoi on laissait de côté
Ces petits enfants qui sont nés
Abandonnés.

Il faudrait pourtant y penser.

Je me suis souvent demandé
Pourquoi les roses de l’été
Etaient arrachées par milliers.
Pourquoi les arbres étaient coupés
Quand ils avaient mis tant d’années
A grandir pour nous protéger.

Je me suis souvent demandé
Pourquoi ceux qui étaient armés

Finissaient toujours par tuer
La vérité.

Pourquoi au nom d’égalité
On finissait par enfermer
Ceux qui avaient pourtant rêvé
De liberté.

C’est à croire que tout est faussé-é.

Je me suis souvent demandé
Pourquoi certains sont affamés
Quand d’autres meurent de trop manger.

Je me suis souvent demandé
Pourquoi on cherche à séparer
Ceux qui se sont enfin trouvés.

Je me suis souvent demandé
Pourquoi on pouvait dépenser

Une fortune pour faire trembler le monde entier
En oubliant de partager
Tout cet amour qu’on a donné
Pour essayer de racheter

Tous nos péchés.
Mais un jour il faudra payer

Je me suis souvent demandé
Si un jour ça pourrait changer.

Qui se soucie de nous

Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de vous, pas moi

Vous êtes les cracks de la ruse
Vous avez la science infuse des zones ministrées
Vous avez du bol et bien sûr le monopole
C’est tout juste dans la colle

Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de vous, pas moi

La théorie la pratique (c’la va)
Mais vous avez aussi la technique : vraiment des cadors !
Ecoutez vos discours c’est badourd chacun son tour
Sinon l’issue d’secours

Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de vous, pas moi

On vous a écoutés on vous a regardés
On vous a supportés on vous a clamés
On vous a acclamés on vous a réclamés
On peut plus vous respirer

Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de nous, pas vous
Mais qui se soucie de vous, pas moi
Mais qui se soucie de vous, pas moi

Mais qui se soucie de vous, certainement pas moi
Mais qui se soucie de vous, pas moi moi moi moi…


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