A bas le travail ! 1- L’apéro.



Sur ce site, nous avons souvent critiqué le travail comme la source de tous nos maux. En effet, sous le capitalisme, la valeur « travail » est primordiale, fondamentale, incontournable. Au travail nous opposons l’activité humaine, enrichissante, bienfaisante, etc. Les humains ont été dressés au travail au fil des derniers millénaires, après que leurs communautés naturelles aient été détruites.
Sur cette page nous listerons quelques chansons qui éclairent notre propos. Car nous chantons le malheur de travailler depuis toujours !
Voir, entre autres, A bas les gens qui bossent, dans la rubrique Analyses, où nous développons ce thème.
1- Commençons par un pied de nez. Sexy Souchi, sur l’album Vous n’allez pas repartir les mains vides ? (2013), vocifère Je refuse de travailler ! A écouter très fort !

Le clip officiel est excellent où l’on voit des prolos péter des plombs et retourner leur rage contre ces objets qui les esclavagisent, ordinateurs et autres téléphones ! Le travail n’est pas humain et cette réaction est instinctive, corporelle, et illustre le mot d’ordre historique : détruis ce qui te détruit !
Bon, la critique est limitée, mais l’esprit est là. En passant, Sexy Souchi souhaite beaucoup de mal à sa banquière, non pas en tant qu’être humain, en tant que femme, mais en tant que représentante du pouvoir de l’argent qui nous asservit ! Voir à ce propos Etre une femme, dans la rubrique Pamphlets.
2- En 1971, Chico Buarque chante Construçao (Construction), qui connaîtra un succès planétaire. Cette superbe chanson raconte l’histoire d’un ouvrier du bâtiment, sa dernière journée de vie, de sa sortie de la maison jusqu’à la chute fatale qui entraîne sa mort.
Vous trouverez infos et traductions, sauf la française (voir plus bas !), sur le site antiwarsongs.org :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=7486&lang=fr
Voir Sant’Anastasia, dans la rubrique Analyses, qui traite des accidents de travail.

3- L’impertinente GiedRé nous soumet, en 2023, sa réflexion ironique sur la question, avec Le travail (pour passer la journaliste, aller à 0.45 ») :

Nous apprécions ses morsures sur le mot travail! GiedRé fait parler le capital : « Car si tu n’as pas de travail tu ne sers à rien. »
Souvenons-nous de ce que 68 nous a appris: Ne pas perdre sa vie à la gagner!
4- Voici une chanson superbement construite et chantée par Sam Cooke, en 1960, Chain gang. Aux USA, il n’était pas rare de rencontrer des forçats travailler sur les routes, enchaînés, étroitement surveillés. Pour l’édification des familles sans doute!

Voir à ce propos l’excellent film de Stuart Rosenberg (1967), avec Paul Newman, Luke la main froide.
En 1963, Eddy Mitchell propose une version qui respecte l’orchestration, mais se permet des libertés quant au texte:

Voir Dodo, métro, boulot, dodo, dans la rubrique Analyses.
5- Enfin, pour terminer cet apéro rafraîchissant, un autre cri, en anglais, de M.D.C., avec, en 1982, son titre vigoureux : I hate work!


Paroles
Je refuse de travailler !

Je refuse de travailler,
ça me prend beaucoup trop de temps.
J’en ai besoin pour baiser et me droguer
en espérant que du pognon va tomber
du ciel avant la mort.

Je refuse de travailler,
ça m’empêche de bouquiner,
ça m’empêche de me promener et de planer
en espérant que les abrutis vont crever
en calculant leurs abattements.

Je refuse de travailler,
j’ai de la haine pour ma banquière,
je voudrais qu’elle se coince elle-même
la tête dans la portière.
Je voudrais que sa belle voiture
se foute dans un poteau
mais qu’avant elle me procure
ou que j’accède au magot.

Je refuse de travailler,
je préfère l’amour en mer.
C’est une question de tempo,
Marie-Galante, Acapulco.
En tous les cas je ne veux rien faire.

Je refuse de travailler !

Construction

Il a aimé cette fois comme si c’était la dernière
Il a embrassé sa femme comme si elle était la dernière
Et chacun de ses fils comme s’il était unique
Et il a traversé la rue de son pas timide
Il a grimpé la construction comme s’il était une machine
Il a dressé à l’étage quatre murs solides
Brique après brique dans un dessin magique
Ses yeux voilés de ciment et de larmes
Il s’est assis pour se reposer comme si c’était un samedi
Il a mangé des fayots avec du riz comme s’il était un prince
Il a bu et a sangloté comme s’il était un naufragé
Il a dansé et ri comme s’il écoutait de la musique
Et il a trébuché dans le ciel comme s’il était un ivrogne
Et il a flotté dans l’air comme s’il était un oiseau
Et il a atterri sur le sol comme un paquet flasque
Il a agonisé au milieu du passage public
Il est mort sur la contre-allée, perturbant le trafic

Il a aimé cette fois comme s’il était le dernier
Il a embrassé sa femme comme si elle était unique
Et chacun de ses fils comme s’il était prodigue
Et il a traversé la rue de son pas ivre
Il a grimpé la construction comme s’il était solide
Il a dressé à l’étage quatre murs magiques
Brique après brique dans un dessin logique
Ses yeux voilés de ciment et de trafic
Il s’est assis pour se reposer comme s’il était un prince
Il a mangé des fayots avec du riz comme si c’était ce qu’il y a de mieux
Il a bu et a sangloté comme s’il était une machine
Il a dansé et ri comme s’il était le prochain
Et il a trébuché dans le ciel comme s’il écoutait de la musique
Et il a flotté dans l’air comme si c’était un samedi
Et il a atterri sur le sol comme un paquet timide
Il a agonisé au milieu du passage naufragé
Il est mort sur la contre-allée, perturbant le public

Il a aimé cette fois comme s’il était une machine
Il a embrassé sa femme comme si c’était logique
Il a dressé à l’étage quatre murs flasques
Il s’est assis pour se reposer comme s’il était un oiseau
Et il a flotté dans l’air comme s’il était un prince
Et il a atterri sur le sol comme un paquet ivre
Il est mort sur la contre-allée, perturbant le samedi

Pour ce pain que tu manges, pour ce sol où dormir
Le certificat de naissance et la concession pour sourire
Pour me laisser respirer, pour me laisser exister
Dieu vous bénisse
Pour la cachaça gratuite que l’on doit avaler
Pour la fumée et la misère qui nous font tousser
Pour les échafaudages suspendus qui nous font tomber
Dieu vous bénisse
Pour la pleureuse qui nous fait prier et cracher
Pour les mouches qui nous embrassent et nous couvrent
Et pour la paix ultime qui enfin va nous racheter
Dieu vous bénisse.

Le travail

Depuis qu’t’es petit on te répète qu’il faut travailler
oui, je sais que ça t’embête, mais bon faut travailler
faut travailler à l’école, faut travailler après l’école,
car si tu travailles à l’école, tu pourras travailler quand t’auras fini l’école
et tu seras content d’avoir du travail
c’est pour ça que c’est important que dès maintenant tu travailles.

Car si tu n’as pas de travail tu ne sers à rien
alors que si t’as un travail, c’est super bien
peu importe le travail, peu importe que tu l’aimes ou pas
l’important c’est d’avoir un travail, un job, un boulot, un emploi.

Vivre c’est pas juste exister et mourir 80 ans plus tard
pour vivre encore faut-il travailler et mourir 80 ans plus tard.

Depuis que t’es tout petit tu entends que le travail c’est la santé
bon c’est pas toujours évident quand on voit la gueule de ceux qui ont travaillé
mais au moins ils ont eu un travail, c’est le plus important
car ne pas avoir du travail, c’est très dégradant
c’est plus dégradant que de vider des poulets ou de torcher le cul des vieux

Passer 3h dans les RER B pour racler les chiottes de ceux qui disent que c’est par le travail
qu’on s’épanouie et c’est pour ça qu’il faut qu’on travaille
jusqu’à la fin de notre vie et que même quand on sera mort
ce serait pas mal qu’on travaille encore car travailler c’est génial
qu’on aille tous se faire cryogéniser qui sait peut-être que bientôt
on pourra se faire décongeler et travailler à nouveau.

Car vivre c’est pas juste exister et mourir 80 ans plus tard
Pour vivre encore faut-il travailler et mourir 80 ans plus tard.

Chain gang

Well, don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain ga-a-ang
Well, don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain gang

All day long they work so hard
Till the sun is goin’ down
Working on the highways and by ways
And wearing, wearing a frown
You hear them moanin’ their lives away
Then you hear somebody say

Well don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain ga-a-ang
Well, don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain gang

Can’t ya hear them singin’

Well, don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain ga-a-ang
Well, don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain gang

Can’t ya hear them sayin’
I’m goin’ home one of these days
I’m goin’ home see my woman
She’s my love so dear
But meanwhile I got to work right here

Well, don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain ga-a-ang
Well, don’t you know
That’s the sound of the men working on the chain gang

Can’t ya hear them singin’
My work is so hard
Give me water, I’m thirsty
My work is so hard
Give me water

Version d’Eddy Mitchell

De douleur je crie

La, au bout de la terre
Se trouve Chain-Gang
La prison de l’Enfer
C’est le nom de Chain-Gang

De douleur je crie….

Il n’y a pas de ciel
Au-dessus de Chain-Gang
Le soleil et la mer
Sont bien loin de Chain-Gang

Nous sommes des centaines
Ignorant, quand notre peine
Sera-t-elle enfin finie
Pour faire naître la vie
Les jours auront passé
Le temps semble s’arrêter

Il n’y a pas de ciel
Au-dessus de Chain-Gang
Le soleil et la mer
Sont bien loin de Chain-Gang

Et mon cœur te dit
Veux-tu de moi?
Il ne me reste que toi
Tu ne peux m’abandonner
Je ne pourrai t’oublier.
Si un jour tu voyais
La prison de Chain-Gang
Alors tu comprendrais
Quelle était ma peine,
De douleur, tu crieras
Ma, ma, ma, ma, ma vie
Est vraiment finie

I hate work

Work, work, work, it’s a lot of jive
Never gonna work nine to five
Tell mister boss man I said goodbye
Never gonna work another day in my life

I hate work, yeah, it’s true
I hate work, and you should too
I hate work, ain’t no clerk
I hate work, I ain’t no jerk

Never gonna work in a factory
Or sweat my life in misery
Work like that never meant to be
Work like that is not for me

I hate work, yeah, it’s true
I hate work, and you should too
I hate work, I ain’t no clerk
I hate work, I ain’t no jerk

Work, work, work away the years of your life
Work, work, work, you never see your wife
Work, work, work, it stole your years
Work, work, work, sweat and tears

Je hais le travail
Traduction de Deepl traducteur

Du travail, du travail, du travail, c’est beaucoup de jive
Je ne travaillerai jamais de neuf à cinq
Dis à monsieur le patron que j’ai dit au revoir
Je n’irai jamais travailler un autre jour de ma vie

Je déteste le travail, oui, c’est vrai
Je déteste le travail, et vous devriez en faire autant
Je déteste le travail, je ne suis pas un commis
Je déteste le travail, je ne suis pas un imbécile

Ne jamais aller travailler dans une usine
Ou suer ma vie dans la misère
Un travail comme celui-là n’a jamais eu l’intention d’être
Ce n’est pas pour moi qu’un travail comme celui-là

Je déteste le travail, oui, c’est vrai
Je déteste le travail, et vous devriez en faire autant
Je déteste le travail, je ne suis pas un employé
Je déteste le travail, je ne suis pas un vrai

Travaillez, travaillez, travaillez les années de votre vie
Travaillez, travaillez, travaillez, vous ne voyez jamais votre femme
Travail, travail, travail, il a volé vos années
Du travail, du travail, du travail, de la sueur et des larmes

 


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